[Château de Saint-Paul-en-Cornillon (Loire)]

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[Château de Saint-Paul-en-Cornillon (Loire)]
droits Creative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRP05241 017
technique 1 photographie négative : noir et blanc ; 24 x 36 mm
historique Reportage photographique réalisé en prévision de la vente du château de Saint-Paul en Cornillon et de ses antiquités (Etude Tajan, 23-31 mai 1992).
historique D'ordinaire, enfin dans les contes, il y a d'un côté les châteaux et, de l'autre, les cavernes d'Ali Baba. Les deux lieux, aux symboliques tout à fait opposées, n'étaient jusqu'alors reliés par aucun chemin. A chacun son domaine, sa part de rêve, spirituel ou temporel. C'était ainsi jusqu'à ce que s'ouvrent les portes du château de Saint-Paul en Cornillon, dans la Loire, stupéfiant coffre-fort de pierres, forteresse où se sont accumulés les trésors des Barons de Cornillon, puis ceux d'un des plus grands marchands français d'antiquités. Or Bernard Steinitz, c'est lui, s'est brusquement décidé à vendre tout le contenu de sa demeure, organisant avec Me Tajan une impressionnante succession de ventes aux enchères lors desquelles seront dispersés plus de 1500 lots, les meubles éclopés des communs et des greniers comme les pièces somptueuses des salons d'apparat. Produit escompté au terme des débats : 30 millions de francs, c'est dire. Surplombant la Loire, dressé sur son piton rocheux, le château de Saint-Paul en Cornillon a également dominé l'histoire du Forez. Dans un ouvrage rare publié au début de ce siècle, l'Abbé Prajoux a retracé les aventures de la Baronnie de Cornillon et des familles qui ont défendu les murs du château dès le XIIe siècle. Les de Lavieu, les de Beaudinier et leurs croisades, les de Laire aux XIVe qui font restaurer les murailles et subissent les attaques des Anglo-Gascons lors de la Guerre de cent ans. Au début du XVe, le seigneur de Cornillon est aussi Gouverneur du Dauphiné, puis, lors des guerres de religion, Huguenots et royalistes l'assiègent successivement. De legs en ventes (pour 66.000 livres tournois en 1636), la citadelle connaît un inventaire descriptif en 1686 avant d'être amputée de ses terres juste avant la Révolution. Cent ans plus tard, un monsieur Durand entreprend une série de restaurations. [...] Avec application, le catalogue de la vente souligne le caractère authentique de la demeure et soulève par défaut un problème dont le vendeur seul connaît la solution. Et ne la dit pas. Il y a vingt ans, celui qui était déjà un grand antiquaire, sort de l'autoroute, se balade dans la Loire et, dans un café, tombe sur un propriétaire qui vient de casser l'indivision du château de Cornillon. Bernard Steinitz visite, tombe sous le charme, verse un acompte et dort le soir même en les lieux. La légende veut aussi qu'il ait d'entrée repéré deux tapisseries dont la valeur équivalait à celle des murs... Quoi qu'il en soit, les Steinitz ont fait de Cornillon leur maison de vacances et n'étaient les formidables ambitions que le marchand nourrit sur Saint-Ouen où il veut implanter un complexe inégalé de ventes aux enchères, il semble qu'il ne se serait pas séparé de Cornillon. De son mobilier dans un premier temps et sans doute de ses murs, puisque le château est en vente chez un notaire pour une somme de 15 à 20 millions de francs au cas où la vente des meubles ne réunirait pas les 30 millions espérés [...] Source : "Château à vendre" / Sophie Bloch in Lyon Figaro, 20 mai 1992, p.34.
note à l'exemplaire Ce reportage photographique contient 121 négatifs.
note bibliographique Histoire de la Baronnie de Cornillon : notes et documents sur Saint-Paul-en-Cornillon, Firminy, Chazeau... etc. / Abbé J. Prajoux, 1900 [non conservé]. - "Bernard Baruch Steinitz, le "Prince des antiquaires" / Mélina Gazsi in Le Monde, 20 novembre 2012. - "Un château de la Loire capitule" / L.B. in Le Progrès de Lyon, 22 mai 1992.

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